La Cinémathèque
Située au coeur d'un quartier de Paris, la Cinémathèque de
Bercy conserve des archives cinématographiques depuis plus de 60 ans.
Ce sont Henri Langlois et Georges Franju qui ont créés la
Cinémathèque en 1936, un an après l'invention du son et de la couleur au cinéma. Ces deux hommes ont sauvés de nombreux films de la destruction car à l'époque les pellicules pouvaient s'enflammer
seules. Les principales missions de la Cinémathèque sont de conserver et restaurer les films et les archives de ses collections et de programmer le visionnement de grands classiques du Cinéma.
Certains films de la Cinémathèque datent même de l'invention du Cinéma, le 28 Décembre 1895.
L'atelier
Dans cet atelier nous avons travaillés sur l'étude de la
peur au cinéma. Comment se construitelle ? Avec quelles procédés techniques est-elle mise en œuvre ?
Une grande majorité de gens ont déjà été voir des films
d'horreur au Cinéma. Beaucoup d'entre eux aiment les effets de peur, de suspense que procurent ces films. Les réalisateurs et les scénaristes mettent en place de nombreuses techniques pour nous
effrayer. Ils peuvent, par exemple se servir de « peurs compréhensibles » dans lesquelles le spectateur s'identifie parfaitement, s'imagine la scène et ressent donc la même peur que le
personnage. Ils sont capables d'utiliser des décors effrayants, des costumes sanglants, et du maquillage afin de simuler des blessures...
La liste des extraits projetés :
– « La nuit des morts vivants » de Geroge Romero, en 1968, en noir et blanc
– « Rendez-vous avec la peur » de Jacques Tourneur, en 1957, en noir et blanc
– « Nosferatu » de Wilhelm Freidrich Murnau, en 1922, en muet et noir et blanc
– « La maison du diable » de Robert Wise, en 1962, en noir et blanc
– « Les Oiseaux » d'Alfred Hitchcock, en 1963, en couleur
Analyse de deux extraits
La nuit des morts vivants
Il s'agit d'un film de George Romero, sorti en 1968 et en
noir et blanc. Les deux personnages que l'on rencontre au début du film sont frère et soeur. On les voit effectuer un long trajet en voiture. Pendant le voyage, on en apprend un peu plus sur eux.
C'est leur mère qui les envoit fleurir la tombe de leur grand-père dans un cimetière plutôt loin de chez eux. En arrivant, on voit que la radio annonce une information importante mais que l'homme
coupe le moteur avant d'en entendre plus. On voit qu'il pleut et l'on entend l'orage gronder. Tous ces signes annoncent déjà une suite tragique, ce sont des indices importants, de plus on sait
que les personnages sont loin de chez eux. La jeune fille semble inquiète et pressée d'en finir pour retourner chez elle puisqu'il se fait tard. Ils arrivent au cimetière et se remémorent
quelques souvenirs qui effraient la femme. Le dialogue et la caméra sont focalisés sur les personnages mais l'on aperçoit dans la profondeur du champ un homme à l'allure étrange et à la démarche
inquiétante qui s'approche d'eux. Nous avons alors un plan d'ensemble. Le frère se fait attaquer violemment par l'homme mystérieux. L'attaque est filmée en très gros plan et la caméra est en
mouvement avec les
personnages. Après s'en être pris au jeune homme, le monstre
se met à pourchasser la femme.
Il fait complètement nuit et cela rend la scène plus
inquiétante. Elle se met à courir, affolée. Elle décide enfin de se réfugier un moment dans la voiture, mais il y a souvent des empêchements qui vont contraindre le personnage à changer d'idée au
dernier moment. Là, la femme ne retrouve pas les clés de la voiture et retire simplement le frein à main afin d'avancer dans la pente. Mais elle va vite se rendre compte que de s'enfermer dans la
voiture n'est pas une bonne idée. Le monstre casse une vitre et tente de pénétrer à l'intérieur. C'est souvent le même dilemme qui se joue, soit le personnage pense être plus en sécurité dans un
endroit clos (une voiture, une maison), soit à l'extérieur pour pouvoir s'enfuir. La soeur va finalement rentrer dans une maison pour se mettre à l'abri. La maison est très dérangée mais elle ne
le remarque pas immédiatement. Elle rentre dans un salon et remarque des animaux empaillés. Ici ce n'est pas spécialement quelque chose d'effrayant en soi mais le son est alors très puissant, et
on a comme un flash de l'image, avec un gros plan de la caméra. Elle découvrira aussi dans la maison un cadavre à l'étage. L'image est aussi filmée de manière inattendue et avec un son fort. Le
personnage se croit plus en sécurité, mais en fait les découvertes qu'il fait sont d'autant plus inquiétantes.
Rendez-vous avec la
peur
Dans ce film de Jacques Tourneur réalisé en 1957 et en noir
et blanc, le personnage principal est un journaliste. Il vit dans une petite ville et il entend parler de choses plutôt effrayantes sur un homme et une certaine maison. Cet homme qui n'a peur de
rien décide alors de mener l'enquête afin de se prouver qu'il a bien raison et que tout est parfaitement normal. Il pénètre dans la maison en cachette. Il fait nuit, des chiens aboient, le
journaliste grimpe à une fenêtre. Tout ceci rend la scène inquiétante. Il pénètre dans la maison par le grenier et se cogne à plusieurs meubles. Il fait noir dans la pièce et la musique est
accentuée. Il descend l'escalier sans bruit. À ce moment là, le spectateur peut apercevoir en très gros plan, une grosse main se poser sur la rampe, puis disparaître quelques secondes après sans
que le personnage ne s'aperçoive de rien. La main réapparaît après peu, avec toujours un gros plan et un son très fort. Il entre dans un bureau et un chat apparaît à l'écran. Il y a alors une
superposition et un fondu enchaîné de l'image pour créer la métamorphose du chat en un léopard féroce. Le journaliste se fait attaquer par le bête puis tout redevient soudainement normal. Le
propriétaire de la maison fait irruption dans la pièce et ne semble pas étonné de trouver le journaliste dans son bureau, ce qui inquiète beaucoup l'homme qui pense avoir à faire à un voyant. De
façon ironique, le propriétaire suggère que c'est en effet le chat qui a attaqué le journaliste. Celui-ci le comprend et décide de le lui prouver. Il lui montre la déchirure que lui a causé le
chat-léopard sur sa chemise. Le journaliste ne semble plus aussi rassuré, il est même inquiet, tout comme le spectateur, un peu retourné de tous ces événement anormaux.
Victoria