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30 janvier 2011 7 30 /01 /janvier /2011 12:08

arton482.jpgLe travail, toujours central, toujours contradictoire, parfois cruellement d’actualité : entre souffrance et plaisir, soumission et libération, intégration et exclusion…Le travail, facteur d’épanouissement et souvent vécu comme contrainte. Temps, espaces et corps contraints.

Et pourtant le travail se transforme en profondeur : il s’intellectualise, s’intensifie, se complexifie, se précarise, se dilue dans d’autres espaces temps comme ceux des loisirs, de la vie familiale, de la formation. Surtout, il tend à devenir moins visible, moins lisible, quittant la place publique pour des espaces privés au sein d’institutions de plus en plus soucieuses de leur image et cherchant à la contrôler étroitement. Il y a urgence à étudier et à montrer le travail, pour comprendre ce qu’il est en train de devenir et analyser ses transformations.

Du documentaire à la fiction, du film scientifique à l’animation, les images symboliques ou réalistes du travail sont de plus en plus présentes dans tous les genres du cinéma et de l’audiovisuel. Les frontières entre ces genres sont elles-mêmes de plus en plus floues et permettent de renouveler les images témoignant des rapports sociaux, professionnels et des réalités contemporaines du monde du travail. Monde ouvrier, univers du tertiaire, précarité et chômage, mondialisation, nouvelles solidarités, nouvelles alternatives, violence et souffrance, redéfinition même de la notion de travail, sont autant de problématiques mises en lumière par l’image animée aujourd’hui, en France et dans le monde.

Plus que jamais, le monde du travail est en profonde mutation, tant au niveau des valeurs, des modes d’organisation, des contenus, des relations sociales...

Plus que jamais, le cinéma et les créateurs d’images s’intéressent au travail et ouvrent ainsi une fenêtre de réflexion sur notre société !

 

L’équipe Filmer le travail

 

 


logo_liberation_sansfond_small.png24/01/2011 à 00h00

«Filmer le travail» : ces rushs qui font bourdonner Poitiers

Par DIDIER ARNAUD

C’est la seconde édition de «Filmer le travail» (du 28 janvier au 6 février) un festival de projections et de débats à Poitiers (Vienne). Jean-Paul Gehin, sociologue, s’est lancé dans l’aventure voilà deux ans. Plus personne ne sait où va le travail, alors il a, à sa manière, illustré la maxime de Cocteau «puisque ces mystères nous dépassent, feignons d’en être les organisateurs». La première année, les organisateurs en question ont reçu une soixantaine de films. Nombre d’entre eux traitaient de la pression, du stress, de la souffrance pesant sur les salariés. Des thématiques que cette chronique laboure patiemment. Ainsi de Cheminots, film bien accueilli et primé, qui raconte le quotidien d’agents confrontés à l’évolutionde leur métier. Comme le festival est aussi un lieu de disputes, dans la salle, le documentaire la Mise à mort du travail, prix spécial du public, a nourri quelques frictions entre les protagonistes du film et les réalisateurs, sur fond de subjectivité et de parti pris idéologiques.

Mais l’originalité de cette seconde édition, c’est cette carte blanche à Monsieur Tout-le-Monde. Une soixantaine de «documents» bruts qui disent le quotidien du maçon, du luthier, du porcelainier, de l’animateur de plateforme téléphonique. Autant de gens prêts à se saisir de leur travail ordinaire, sans mise en scène ni afféterie particulière. «Les gens montrent leur quotidien au boulot comme on fait des films de famille, dit Jean-Paul Gehin. Ce sont quasiment des rushs pas montés que nous recevons, des choses d’une grande diversité, parfois institutionnelles, mais aussi expérimentales.» Ainsi, un cadre à la retraite a réalisé un film d’animation sur son ex-lieu de travail.

L’autre nouveauté, c’est l’internationalisation. On verra des documentaires européens, américains, sud-américains. La mondialisation, les migrations et les luttes y auront la part belle. Mais «Filmer le travail» donne l’occasion de redécouvrir que l’intérêt pour le sujet ne date pas d’aujourd’hui, ni d’hier, mais d’avant-hier. Le Dernier des hommes, de F.W. Murnau (1924), relate les aventures d’un homme âgé, portier dans un grand hôtel, qui se sent humilié après avoir été affecté au service des lavabos. «Privé de son costume et de son aura, il ne devient plus que l’ombre de lui-même, une image trouble face aux regards des autres», résume le dossier de presse du festival. Une image trouble face au regard des autres : et voilà le travail !

 

 

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