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6 décembre 2009 7 06 /12 /décembre /2009 21:11

Nous pouvons définir du documentaire qu'il est un cinéma du réel car il s'engage

généralement à filmer la réalité telle qu'elle est, sans avoir recours à des acteurs. Ce que l'on appelle « le documentaire » est en fait passé par plusieurs grands changements.

En 1889, un scientifique, Jules Marey fixe sur pellicule la marche de l'homme. Depuis, les cinéastes et ingénieurs n'ont cessé d'évoluer dans leurs outils et leur façon de filmer. Ce sont les frères Lumière qui, en 1895, présentent au publique, pour la première fois, la vie quotidienne des contemporains, en France et dans des pays lointains .

 

Des explorateurs tels que Robert Flaherty vont inventer une nouvelle manière de filmer la réalité grâce à une nouvelle mise en scène, des personnages réels et des mouvements de caméras. Ces expérimentations vont avoir un rôle important dans l'évolution du documentaire.


Dans un article publié en 1926, John Grison, qualifie la démarche de Flaherty comme un film à caractère documentaire; il est non joué par des comédiens. Le cinéma dit « documentaire » va beaucoup se répandre en URSS. Des trains font le tour du pays et diffusent des images dans les campagnes. Dziga Vertov parle de « cinéma à l'improviste ». Il s'agit d'un journal filmé qui révolutionne lui aussi le documentaire. Dziga Vertov réalise en 1929 L'homme à la caméra.

Plus tard, le film documentaire va aussi se tourner vers des films éducatifs et sociaux notamment grâce à l'école anglaise du cinéma fondée par Grieson et d'autres jeunes cinéastes. C'est en 1939 qu'est créée au Canada l'Office national du film qui restera un modèle pour les cinéastes jusqu'à l'arrivée du cinéma direct. Par la suite, le cinéma documentaire s'est engagé auprès des plus faibles. C'est en Belgique que les cinéastes Henri Storck et Joris Ivens (un Néerlandais) filment une grève; la lutte que mènent les ouvriers et leurs conditions de vie dans la région du Borinage ( Misère au Borinage, tourné en 1932).

 

Il est tout de même important de nuancer le fait que le cinéma documentaire soit un cinéma ne représentant que la réalité « vraie ». En effet, le cinéaste fait un certain nombre de choix qui ont une influence sur le résultat final que donne le film. Certaines scènes sont jouées et rejouées, et donc pas tout à fait « réelles ». Le montage peut aussi modifier certaines choses. C'est véritablement le cinéaste qui choisit de montrer ou de ne pas montrer telle ou telle chose afin de parvenir à exposer son point de vue, le message qu'il veut faire passer... Tout ceci est donc en vérité assez subjectif. Le documentaire a été utilisé à des fins plus indirectes, contournées et préparées, particulièrement pour de la propagande. Leni Riefenstahl, une cinéaste allemande engagée par Hitler pour réaliser un film sur les Jeux Olympiques de 1936 (film en deux parties : Olympia/Les Dieux du stade). Des moyens énormes ont été mis à sa disposition et lui ont permis quelques innovations techniques. Aux États-unis aussi le cinéma a servi de propagande. Nous possédons des images en couleurs de la Libération de Paris prises par les Américains ainsi que leur entrée dans les camps de concentrations. Les cinéastes ont pu réaliser alors que les archives documentaires étaient importantes pour les génération à venir.

 

Les innovations techniques jouent un rôle très important dans le cinéma documentaire, elles lui ont permis de s'émanciper. Il est devenu plus facile d'accès, plus pratique et plus complet. La musique et le commentaire sont les premiers à marquer une avancée importante dans les années cinquante grâce au film d'Alain Resnais Toute le mémoire du monde (film de 1956). Par la suite, le son direct est apparu avec l'ethnologue et cinéaste Jean Rouch qui utilise pour son film du « vrai son » suite aux recherches des techniciens qui trouvaient les appareils d'enregistrement du son trop lourds. La caméra à l'épaule est ensuite importée en France, dans le même temps que la naissance du « son synchrone » avec une caméra Éclair :
http://img256.imageshack.us/img256/827/npr3lm0.jpg
légère et synchrone. Le cinéma direct né donc à partir de ce moment-là. La vidéo légère, qui enregistre son et image sur une même bande va se répandre rapidement car il s'agit d'une révolution technique importante et peu onéreuse pour l'époque. C'est un Français, Beauviala qui crée pour ses besoins personnels une caméra légère et maniable dite du « chat sur l'épaule ». Dans les années soixante-dix nait l'écriture cinématographique en vidéo, des caméras filment des images en couleur. Dans les mêmes années, alors que la télévision semble empêcher le documentaire de se développer, l'arrivée de chaînes comme Arte redonne une chance aux documentaristes; ils peuvent concurrencer la qualité d'image et de son des films. La caméra V8 va permettre aux amateurs de filmer seul. De nos jours, les innovations techniques n'ont pas cessées complètement même si elles ne sont plus aussi importantes. Les films documentaires sont tournés grâce à des caméras numériques. L'autobiographie est née et permet une représentation de notre société actuelle.

 

 

 

 

Liste des films cités dans l'article :
-  Lyon, film réalisé par les Frères Lumière et tourné en 1895 
Nanouk l'Esquimau, film de Robert Flaherty, réalisé en 1922
- L'homme à la caméra, réalisé par Dziga Vertov en 1929
- Misère au Borinage, film de Henri Storck et Joris Ivens en 1932
Olympia/Les Dieux du stade, film de Leni Riefenstahl tourné en 1936
Toute le mémoire du monde, film tourné par Alain Resnais en 1956

 

 

  Victoria

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